Cette année, en raison de la venue de correspondants allemands au collège Charles Gounod, nous avons eu la chance de visiter, le 4 avril 2025, le Mémorial de la France combattante, le Mont Valérien et le cimetière américain de Suresnes. Etaient présents les élèves participants à l’échange et les professeurs d’histoire et d’allemand.
Le Mémorial de la France combattante :
Nous avons commencé la visite par le Mémorial de la France Combattante, créé en 1958 et inauguré le 18 juin 1960. Ce monument est un lieu de commémoration des soldats combattants, résistants morts pour la France. La croix de Lorraine, symbole de la résistance, est l’élément principal de ce mémorial. A son pied, jaillit une flamme éternelle, dont le feu a été prélevé de celle du soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe. A ses côtés, une inscription extraite de l’appel du Général de Gaulle, le 18 juin 1940 est gravée : « Quoi qu’il arrive la flamme de la résistance ne s’éteindra pas ».

La croix marque l’entrée d’une chambre où reposent 17 corps, tous des résistants représentant des différentes actions de la Résistance. Le 17ème corps a été ajouté en 2021, à la mort du dernier compagnon de la Libération, mort à 101 ans. Il repose au centre de l’arc de cercle formé par tous les corps. Des deux côtés de la croix, 16 sculptures sont représentées, toutes incarnant différentes formes de combat pour la Libération.

Sculptures aux côtés de la croix de Lorraine
Le Mont Valérien :
Nous nous sommes ensuite rendu sur le Mont Valérien sur lequel une forteresse a été construite en 1841, et est encore aujourd’hui un espace militaire occupé par le 8ème régiment des transmissions de terrain. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le Mont Valérien a été un lieu d’exécution par les soldats allemands de la Wehrmacht. 1008 hommes ont été exécutés à cet endroit. Environ 600 d’entre eux étaient des condamnés à mort, qui ont été jugés et dont leur sentence était la peine de mort. Environ 400 étaient des otages, qui ont été choisis pour venger des attentas commis par la Résistance. Deux tiers des hommes exécutés étaient communistes et 1 homme sur 5 était Juif.
Nous avons visité la chapelle où les prisonniers restaient enfermés pendant plusieurs heures, avant leur exécution. Certains d’entre eux gravaient sur les murs des messages comme derniers souhaits. Pendant la visite, un exemple nous a été donné, au sujet de l’Abbé Franz Stock, allemand, qui aidait les condamés à transmettre aux familles leurs derniers souvenirs.
Par la suite, nous avons pu observer la clairière des fusillés, dans laquelle les soldats allemands exécutaient les détenus par cinq. La seule photographie des exécutions est exposée dans ce lieu. Elle a été prise le 21 février 1944, lors des fusillades du groupe de Missak Manouchian, grand résistant français, entré au Panthéon l’année dernière. Ses camarades étaient tous des communistes étrangers. Un élément nous a marqué : aucune femme ni aucun enfant en dessous de 16 ans ne faisait partie des exécutés. Nous avons pu avoir l’honneur d’écouter la lecture de la dernière lettre d’un fusillé, Bernard Courtault, qu’il adressait à son père.
Le cimetière américain de Suresnes

Nous avons continué notre visite dans l’un des 11 cimetières américains implantés en France. Ce cimetière de 3 hectares et 4 plots (A, B, C et D) qui possède 1560 tombes est le seul cimetière d’hôpital. En effet la plupart des défunts qui y reposent maintenant ont été touchés par la grippe espagnole de la Première Guerre mondiale. Il y reposent 24 femmes, 1 seul enfant et 19 soldats non identifiés de la Seconde Guerre mondiale qui le seront peut-être plus tard.
Ce lieu est recouvert d’un beau gazon vert et de centaines de croix en marbre. Une vingtaine de tombes ne sont néanmoins pas des croix mais des étoiles de David pour les familles juives qui l’ont demandé. De plus, les dates de naissance des morts ne sont pas mentionnées sur les tombes afin de ne pas choquer le public de l’âge du décès de ces personnes.

Des figures emblématiques de la Première Guerre mondiale y sont enterrées comme les jumelles Cromwell. Ces deux sœurs, Dorothy et Gladys, issues d’une famille riche américaine avaient voulu participer à l’effort de guerre et s’étaient engagées comme infirmières de la croix rouge. Après plusieurs mois d’engagement, elles ont sauté du bateau retour et se sont suicidées, traumatisées par toutes les horreurs qu’elles avaient subies. La famille a donc décidé de les enterrer en France car elles étaient mortes là-bas. Depuis, de nombreux spectateurs viennent pour se recueillir sur leur tombe.
Pour finir, ce cimetière est une concession américaine à perpétuité sur un territoire français, il est entièrement financé par les Etats-Unis.
Cette visite nous a tous beaucoup enrichis et touchés sur cette partie de l’Histoire.
Par Laura R. (3B) et Anouck LN (3B)